titre : le disctrict
programme : logements collectifs
localisation : binnenrotte, rotterdam (pays-bas)
maîtrise d'ouvrage : archicontest competition
maîtrise d’œuvre : fanum architecture
SUJET ET PROGRAMME
Que signifie la quête de logement pour un jeune d’aujourd’hui, à Rotterdam ? Nous leur proposons un projet de logement collectif ancré dans l’époque, ancré dans son contexte urbain, à l’architecture affirmée, à l’échelle humaine et du quartier, dans un bain de verdure.
INNOVATION
Le projet comporte 3 types d’appartements :
30 m² simplex, 60 m² duplex et 90 m² triplex, pour de multiples façons d’habiter, et une diversité de foyers qui peuvent y vivre. Ces différents types s’imbriquent dans les 4 angles de la tour, et sont double-orientés en façade, et double-orientés sur le palier-patio commun.
La tour est redécoupée en sous-échelle, pour former des groupes de 3 étages où les logements fonctionnent ensemble. Ils partagent un espace commun de transition entre privé et public. De nos jours, les forces économiques poussent à rentabiliser l’espace bâti au maximum. Les espaces communs sont alors considérés comme résidus non-rentabilisables, et donc réduits au strict nécessaire. Nous prenons le contrepied de cette logique, car nous considérons l’espace commun comme primordial, de grande valeur quant à la qualité de vie, en plus de la qualité du logement lui-même.
Cet espace permet une sociabilité de pallier, de créer une échelle de quartier, permettant de connaître ses voisins.
Cet espace commun est aussi l’occasion de partager un espace vert, de profiter d’un jardin et de plantes
que l’on n’a pas la place d’avoir en appartement.
Le partage d’un bien commun permet de créer un esprit de communauté, et ainsi de vivre dans un climat de confiance.
Du point de vue technique, cet entre-deux fait une transition thermique bénéfique aux logements en terme de consommation d’énergies, autant en été qu’en hiver.
CONTEXTE URBAIN
Rotterdam est une ville où ont su poindre des constructions de grande hauteur. Notre projet s’inscrit dans cette démarche, qui permet de construire beaucoup de surface en impactant peu le sol.
Le gabarit fin de la tour lui donne une allure élancée. Elle tranche avec les volumes environnants, mais Rotterdam est une ville harmonieuse dans l’éclectisme, audacieuse dans l’identité diversifiée des bâtiments qui la composent. La ville est un laboratoire d’architecture, car reconstruite après la 2GM.
La minéralité de la brique claire se décline en deux tons différents, marquant la grille structurelle (gris clair) et son remplissage (ivoire). Ce matériau traditionnellement utilisé dans l’architecture
hollandaise trouve une identité contemporaine pour être en harmonie avec la Rotterdam moderne.
La modernité de la ville allège le rapport que tout projet entretient systématiquement avec ce qui lui préexiste. Étant en présence d’un « déjà-construit » ici très récent, le projet développe une géométrie qui le distingue du vocabulaire traditionnel, pour se créer une identité propre.
L’implantation et l’emprise du bâtiment sont en cohérence avec la rue Binnenrotte. Elle s’aligne aux volumes bâtis aux alentours, et dégage de l’espace libre au sol dans la continuité du large espace public existant, afin de ne pas obstruer la grande perspective.
ARCHITECTURE
L’architecture du projet est faite de formes essentielles, primitives. Le cercle, synonyme d’infini et de perfection, dialogue avec la précision et l’équilibre du carré. Peu de modénatures, pour laisser la place à l’expression des volumes la plus pure, aux usages et à l’appropriation des espaces.
Le gabarit élancé de la tour et sa gracilité tente de dessiner un équilibre avec l’austérité de sa matière et sa géométrie stricte.
La partition des appartements suit un principe qui devient un « système » mis en espace. Une organisation en croix génère des
séquences singulières, des plus petits aux plus grands appartements. Les espaces s’enchaînent en enfilade. La vie à l’intérieur de son logement offre un décor riche, entre les vues sur le patio végétalisé et les vues sur le grand paysage urbain de dehors.
Les appartements s’empilent dans les angles, par 3 simplex, 2 duplex imbriqués dans 2 angles, et 1 triplex. La richesse spatiale est aussi bien conçue en plan qu’en coupe.
JEUX D’ÉCHELLES
Le projet est une véritable ville verticale, au sens où elle héberge un grand nombre d’individus, et qu’elle se divise en petits quartiers autour d’une place à l’image d’un espace public.
Les paliers qui subdivisent la totalité du volume sont le support d’une échelle sociale intermédiaire, au delà du cercle familial, et différent du cercle d’amis ; une intimité propre au voisinage, très difficile à trouver ou établir dans un immeuble classique, ne serait-ce qu'à cause de l'espace qui ne s'y prête pas.
Cette échelle intermédiaire, tant sur plan social que spatial, génère des nuances entre public et privé, entre commun et intime, entre individuel et collectif, intérieur et extérieur.
La plante sur la passerelle peut être à soi ou pas, le salut au voisin peut être par politesse ou chaleureux, le service demandé peut être d'une grande importance ou juste un dépannage, le pas de la porte de son appartement peut être personnalisé ou rester neutre...
La finesse d’interprétation et d’usage est permise, et repose sur le respect de la communauté pour habiter en harmonie, et avoir une qualité de vie sociale et spatiale épanouissante dans son nouveau petit quartier.